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L’Etude sur l’image de l’eau chez Jules Supervielle-à travers Gravitations

  • Journal of Humanities
  • 2011, (48), pp.187-210
  • Publisher : Institute for Humanities
  • Research Area : Humanities > Other Humanities
  • Received : July 3, 2011
  • Accepted : August 24, 2011

LEE Goo-Hyun 1

1성균관대학교

Candidate

ABSTRACT

Supervielle est né à Montevideo (Uruguay) le 16 janvier 1884 ; en octobre de la même année, alors qu’il avait huit mois, ses parents ont trouvé la mort en France, à Oloron-Sainte-Marie. Suite à cette mort accidentelle, Supervielle a dûrevenir à Montevideo avec son oncle. Plus tard, quant il fut en âge d’étudier, il fit la navette entre Paris et Montévidéo, qu’il rejoignait pour les vacances. Il paraît donc naturel que le voyage sur l’eau et les expériences qui y sont liées constituent un paysage poétique dans son oeuvre. Il y a cent ans environ, sur un bateau qui n’est pas plus grand, ni plus moderne qu’un bateau d’aujourd’hui, Supervielle, âgé quatorze ans, s’est adonnéà l’écriture de poèmes. Qu’était la mer pour lui ? Il a vu d’abord l’horizon, avec sa beauté et tout ce qu’il évoque d’inconnu et de liberté ; c’est lui qui a lui a donné le courage de se lancer vers l’ailleurs. A partir de Gravitations-Supervielle a alors quarante ans-cet horizon se mue en mer profonde, devient l’incarnation de sa propre mère et de lui-même. Pour reprendre l’expression de Michel Collot,les “horizons verticaux” s’installent en lui. On peut voir là le signe que Supervielle est devenu poète de l’intérieur. La mer, au delà de l’homophonie fatidique pour Supervielle, devient un espace symbolique où ses paroles oniriques s’écoulent sur le thème de la mer-mère. Il crée ses poèmes à partir du silence de la mer qu’il croit entendre, animé par “le souffle de son mensonge”. L’eau supervillienne est un élément qui lui permet de glisser dans un murmure incessant. L’eau de la mer, qui vit comme un grand silence matérialisé,“bourdonne” pour Supervielle. Il faut la considérer comme “l’eau parlante”. Selon Bachelard, “[s]a liquidité est (…) le désir même de son langage”. Dans cet univers de la mer-mère, se déploie “le mythe du noyé”. Il imagine “un village sur les flots”. Dans la poésie “Le survivant”, le passage de la vie à la mort s’effectue sans violence grâce au cheval, représenté comme psychopompe. A travers les symboles du langage et du cheval, Supervielle imagine une autre forme de survie, plus poétique ; le poète noyé perçoit la mer comme un espace paisible d’où “les bêtes de son enfance et de la Création”viennent “comme s’il était au pays natal”. En recevant le pouvoir de la parole de l’eau et en transmettant une sorte de rassurance, le poète chantonne dans un pays de fable “où l’on ne peut pas mourir”. Nous avançons vers la mer qui ne peut plus aujourd’hui Mettre fin à notre fuite. Notre coeur se fait salin dessous la fable des eaux (…)D’autres ondulent aveugles remorquant les féeries De quelque poète noyéQui croit encore à la vie. “Loin de l’humaine saison”Sur un bateau transatlantique, le poète devrait écrire en pensant à la mort de sa mère, mort qui joue un rôle fondamental pour l’exploration de son univers intérieur ; peut-être sent-il aussi l’odeur intime de la mer imprégnée de ses rêveries grâce au pouvoir purificatif de l’eau. C’est sans doute pour cette raison que Marcel Raymond a pu écrire que Supervielle est “né peut-être de quelque souffle, dans le plein-ciel de la pampa, ou d’une écume blanche de l’Atlantique-Sud, face à la nuit crépitante d’étoiles”.

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